Jérémie Chavenon : La puissance et la délicatesse des mots

Il est des rencontres qui vous marquent, même sur internet. J'ai eu cette chance plus d'une fois à travers mes aventures sur la toile depuis l'âge de 20 ans. Un vieil ami, un jour où je râlais sur le fait qu'on trouvait beaucoup trop de cons sur le net, m'avait alors dit une chose trés intelligente (oui, j'ai pas mal d'amis de ce genre) :

Sur les milliers de cons que tu as croisés pendant toutes ces années, tu as une poignée de personnes que tu trouveras géniales. Tu n'aurais jamais pu les croiser, ni les distinguer de tous les autres si tu n'étais pas sur la toile.

Tout est dit n'est-ce pas ??? Avant hier, un commentaire fut mis sur un chapitre de Sapin-lilas que l'on peut lire gratuitement sur Atramenta. Jérémie Chavenon venait de découvrir ma plume suite à un coup de coeur d'un autre lecteur. Très touchée par son message, je lui réponds (oui, j'ai le défaut de répondre à mes lecteurs niark niark niark). Notre petit échange l'amène à me proposer de lire (sans obligation... ça j'aime, parce que l'emmerdeuse que je suis à tendance à faire le contraire de ce qu'on lui dit de faire... même en écriture!) son texte "Rêves ayons".

Petit saut sur sa présentation, je découvre que Jérémie est Suisse (tout le monde ne peut pas être parfait et Breton o_o) et qu'il à 48 ans... mais surtout qu'il est poète. Curieuse (je vous ai dit que j'ai plein de défauts ??? encore un sur la liste) je vais donc lire son texte.

Je reconnais dans son texte la douleur, la honte que nous avons dans la pauvreté. Le sentiment de ne même pas pouvoir offrir le nécessaire à nos enfants. Le texte me prend aux tripes, il réveille en moi mes plus sombres secrets, mes plus grandes douleurs, mais aussi cette dignité pour continuer d'avancer dans l'adversité.

L'homme dans sa voiture qui désespère, le père de famille qui pleure ne sachant pas comment il va pouvoir finir le mois... Il pense à sa petite puce, à ce réveillon de Noêl. (je ne spoilerai pas !)

Ce texte a également une part de mystère, de magie qui le rend plus fort encore. Une poésie du coeur qui transperce ceux qui en possèdent encore un. La plume est fluide, poignante, percutante, vibrante de réalisme.

J'y vois la réponse en résonnance de "Sapin-lilas", la version masculine de ce que j'essaye de faire entendre. Ce texte m'a montré que oui, nous n'étions pas dans bisounoursland et que nous nous devions d'exprimer nos craintes, nos colères à travers les palabres insipides du politiquement correct qui ne préparent pas nos enfants pour l'avenir.

Cependant, comme pour "Sapin-Lilas", c'est l'optimisme, l'étincelle d'espoir dans le noir qui est le point de mîre de ce texte.

Bon... euh on va arrêté avec les compliments, on va croire que je suis malade après. Le mieux c'est que vous découvriez ce texte et cette plume.